Uranus

Uranus
Une image d’Uranus par la sonde Voyager 2 en janvier 1986. Crédit : JPL/NASA

La planète Uranus se trouve à 19 unités astronomiques du Soleil, soit 2,87 milliards de kilomètres. A cette distance, il lui faut 84 années terrestres pour faire une révolution autour de notre étoile. Elle est la troisième plus grosse planète du système solaire avec un diamètre de 51 800 kilomètres.

L’atmosphère d’Uranus

Uranus est principalement constituée d’hydrogène et l’hélium, avec aussi un peu de méthane et des traces d’autres composés.

Lors du survol de la sonde Voyager 2 en 1986, la planète apparaissait uniformément bleu vert, sans aucun détail visible. Du fait de sa masse, Uranus a moins d’énergie interne à libérer que Jupiter et Saturne et la convection dans son atmosphère est plus limitée, d’où une absence de bandes et un aspect beaucoup plus homogène.

Notons néanmoins que des observations plus récentes par le télescope spatial ont révélé une structure en bandes plus marquée, peut-être due à des changements climatiques au cours de la révolution de la planète autour du Soleil.

La couleur bleu-vert d’Uranus provient du méthane présent dans la haute atmosphère. Les rayons du Soleil sont réfléchis par les nuages les plus élevés de la planète mais doivent traverser la couche de méthane qui se trouve au-dessus. Or le méthane absorbe surtout la fraction rouge de la lumière solaire, et la portion bleue est donc la seule à pouvoir s’échapper.

La rotation de la planète est relativement rapide, avec une période légèrement supérieure à 17 heures.

Uranus se distingue des autres corps du système solaire par le fait que son axe de rotation est presque dans le plan de l’orbite. Ainsi, lors du survol par la sonde Voyager 2 en 1986, le pôle Sud de la planète faisait face au Soleil. En 2007, après un quart d’orbite, ce sera l’équateur de la planète qui sera la région la plus illuminée.

Ces variations pourraient être à l’origine des lents changements climatiques observés sur la planète. Remarquons encore que la position inhabituelle de l’axe de rotation est probablement le résultat d’une collision avec une autre protoplanète dans un passé lointain.

Uranus et Ariel
Une image d’Uranus prise en 2006 par le télescope spatial Hubble en lumière infrarouge. On aperçoit le satellite Ariel ainsi que son ombre projetée sur la planète. Crédit : NASA, ESA, L. Sromovsky (University of Wisconsin, Madison)

Les satellites et anneaux d’Uranus

Uranus possède au moins 27 satellites, dont les cinq principaux sont, par ordre de distance croissante à la planète, Miranda, Ariel, Umbriel, Titania et Obéron. Le plus grand de ces satellites est Titania, avec un diamètre de 1580 kilomètres, soit moins de la moitié de celui de notre Lune.

La planète est aussi entourée de plusieurs anneaux très fins découverts depuis la Terre lors de l’observation d’une occultation d’étoile en 1977. Leur existence a ensuite été confirmée lors du survol par la sonde Voyager 2 et d’autres anneaux ont encore été découverts plus tard, en particulier par le télescope spatial Hubble.

Ces anneaux sont formés de boules de glace sombre et peu réfléchissante, les plus grosses pouvant atteindre quelques mètres de diamètre.

Uranus
Un magnifique croissant d’Uranus photographié par la sonde Voyager 2 en 1986 à une distance de 800 000 kilomètres. Crédit : JPL/NASA

La découverte d’Uranus

Uranus fut observée à plusieurs reprises au XVIIe et XVIIIe siècles, mais ces premières observations la confondirent avec une étoile. Ce n’est qu’en 1781 que l’astronome anglais William Herschel la reconnut pour ce qu’elle était, une planète, la première à ne pas avoir été identifiée dans l’antiquité.

Divers noms furent proposés, en particulier Georgium Sidus en l’honneur du roi George III ou Herschel pour saluer son découvreur. Mais ce fut l’allemand Johann Elert Bode qui finalement proposa le nom retenu, Uranus, inspiré d’Ouranos, le dieu grec du ciel.

Les deux plus grands satellites, Titania et Obéron, furent découverts par William Herschel en 1787. Ariel et Umbriel furent découverts par l’anglais William Lassel en 1851 et Miranda par l’américain Gerard Kuiper en 1948. Leurs noms viennent de personnages de pièces de William Shakespeare.


Mis à jour le 24 août 2023 par Olivier Esslinger